Thème du jour : Le jeu vidéo est-il un art ?
Un jeu vidéo représente beaucoup d’heures de travail. Énormément de gens travaillent dessus. Il faut définir ce qu’est l’art. On propose « quelque chose de matériel ou immatériel qui pourrait faire réfléchir, ou encore la représentation physique d’un créateur ». On propose également de le définir à partir de l’intention du créateur. Il semble difficile d’en donner une définition « absolue ». Par exemple Minecraft (plus de 600 blocs) implique une créativité. Le jeu part d’idées qui fusent et qui sont travaillées puis codées à des fins notamment esthétiques. Certains estiment que le jeu vidéo est l’art ultime car il regroupe toutes les formes d’art, mais aussi apporte un nouveau type d’art : le gameplay (interaction avec l’univers qui est présenté). Mais jouer à un jeu vidéo, est-ce pour autant être un artiste ? Si on s’y connait en jeu vidéo, est-on un artiste ? Non, cela pourrait plutôt être apparenté à un critique culinaire ou un œnologue. Le jeu vidéo est-il un art ou un support pour l’art ? Et s’il en est un, tous les jeux vidéo sont-ils de l’art ? Comme pour un tableau ou un roman, une œuvre mauvaise ou ratée n’en est pas moins une œuvre d’art. Un speedrunner est-il un artiste (speedrun = finir un jeu le plus vite possible avec certaines règles données) ? Non, ça n’est pas de l’art car il manque la dimension de création. Une œuvre d’art n’est pas forcément très belle mais elle doit toucher le spectateur. Elle peut même parfois très laide mais fait toujours réfléchir. Mais si tout est art, un dessin d’enfant de 7 ans type « bonhomme-bâtons » est-il de l’art ? Et tout ce qui fait réfléchir est-il de l’art ? Quelles sont donc les limites de l’art ? L’art exprime une notion de liberté, ce qui se retrouve dans le jeu vidéo. Mais alors l’art réside avant tout la création du jeu vidéo, même si on peut parfois laisser la conception aux joueurs (Minecraft) ou faire de l’utilisateur un créateur (Roblox). L’art relève d’une forme de subjectivité : une chaise est faite pour s’asseoir, c’est objectif ; tandis qu’une peinture permet de réfléchir sur la forme des personnages, des objets, etc…, et c’est plus subjectif. Un jeu vidéo, pour qu’il soit considéré comme de l’art, il faudrait qu’il soit « concret et subjectif » (sens de cette formule à clarifier). Tout peut devenir de l’art, seulement, la vision des choses change tout le processus. L’art peut être aussi une émotion, si un artiste se sert d’un objet banal et sans intérêt, qui peut être réutilisé et abstrait de sa dimension utilitaire. Les musées exposent les œuvres d’art, du coup les personnes regardent cette œuvre, certaines aiment, d’autres non : nous avons un point de vue subjectif, propre à chacun, mais il nous faudrait expliquer notre pensée avec des arguments convaincants. L’art relève d’une certaine subtilité. Le débat porte ensuite sur la question de savoir s’il faut qualifier le jeu vidéo de « beau » ou de « sublime », chacun proposant un contenu personnel pour ces deux notions. Le beau est une intention humaine, une construction identifiable ; le sublime est plutôt écrasant, nous surpassant de loin. Nous nous accordons finalement sur une définition de l’art comme « représentation physique de l’imagination et de l’intention d’un créateur ayant pour finalité de susciter une réflexion et une émotion ». Pour affiner davantage, nous distinguons des arts de l’espace (peinture, sculpture, architecture, installation) et des arts du temps (littérature, vidéo, musique, danse, poésie, théâtre, opéra). Où se placerait le jeu vidéo ? Plutôt dans la seconde catégorie.