La délinquance est-elle innée ou acquise ?
Certains estiment que les tendances délinquantes sont inhérentes aux personnes qui commettent des actes illégaux et/ou immoraux. Mais qu’en est-il ? Pourquoi transgresser la loi ? Il semble diicile d’imaginer un « gène de la délinquance ». Cela dit, on observe que le taux de récidive issu des mêmes personnes est assez élevé. Mais ces personnes n’ont-elles pas une difficulté à percevoir le mal qu’elles font, sous la forme d’une incapacité à se projeter dans l’état psychologique d’autrui ? Il faut se méfier des généralisations abusives : on se focalise systématiquement sur les immigrés, par exemple. Ce n’est donc pas « toujours les mêmes », quand on prend les chiffres. Certains croient savoir qu’il existe des mutations génétiques conduisant à un manque d’empathie ou des hommes porteur d’un double chromosome Y ayant des tendances plus marquées que les autres à la délinquance sexuelle. A vérifier… Existe-t-il des fondements à la morale ? Les règles de morale permettent la vie en société, nul besoin pour cela d’une conception absolue du bien et du mal. Sans ces règles, il n’y aurait pas de société. On peut aussi concevoir qu’il existe une morale naturelle qui expliquerait l’universalité de certains interdits fondamentaux. Mais cette universalité ne prouve pas l’innéisme car le besoin de lois à des fins de stabilité sociale est également universel. La délinquance serait plutôt acquise car il y a un suivisme des jeunes qui peuvent recevoir de mauvaises influences. Mais si c’est le produit de rencontres, ça ne fait que déplacer le problème. Mais comment se fait-il qu’au sein d’une même famille certains enfants respectent les règles tandis qu’un autre va complètement « vriller » ? Il y a toujours des facteurs sociaux. Il peut y avoir des phénomènes psychologiques comme le fait de ne pas se sentir aimé ou respecté par sa famille, même si tout le monde y a « réussi », voire parce que tout y a réussi. La schizophrénie n’est pas forcément une cause de délinquance. Les malades mentaux sont plus souvent victimes de violence qu’auteurs. Il y en a « beaucoup » en prison (à quantifier). L’appât du gain peut être un moteur. Mais est-il inné ? La délinquance serait donc liée à la pauvreté. Elle peut être une forme d’alerte, une volonté de se faire entendre. Les gens n’ont pas forcément envie de rester toute leur vie dans une banlieue pauvre et se manifestent de cette manière. Il y a de la délinquance « en col blanc » : quel rapport avec la pauvreté ? Il y a un côté « toujours plus », chez les riches. Ce sont des gens issus de la classe dominante et qui donc ont l’habitude de spolier ! Quand on est riche, on se sent parfais tout permis, au-dessus des lois. Chez les pauvres, le manque d’argent, l’ennui, la désocialisation peuvent conduire au passage à l’acte. Il existe des professionnels qui « vrillent », comme des soignants qui deviennent violents par exemple avec des personnes âgées dans les EHPAD. N’est-ce pas une forme spécifique de délinquance dont les causes exactes restent à déterminer ? Il y a des causes à la délinquance : il faut les déterminer exactement, mais elles ont
multiples. La notion « d’inné » est assez floue. En faisant varier différents facteurs sociologiques et psychologiques, on voit l’incidence sur les
comportements, et on voit que la supposée part inné est bien faible, si tant est qu’elle existe.