Serait-il possible et faudrait-il être entièrement libres de notre apparence ?
La question vient de l’incident entre une fille et le chauffeur de bus qui l’a empêchée de monter sous prétexte qu’elle n’était pas suffisamment vêtue à son goût. Pourquoi même ne pourrions-nous par carrément nous promener entièrement nus ? Certaines personnes sont pudiques, mais personne ne serait obligé. Pourquoi par exemple est-il si mal vu de marcher simplement pieds nus ? La nudité des enfants ne pourrait-elle poser un problème à cause des pédophiles ?! Ne faudrait-il pas élargir les zones nudistes à des zones plus larges, voire à l’ensemble de l’espace public ? On risquerait d’avoir un niveau de tolérance variable à l’égard de la nudité des deux sexes. On risquerait une augmentation de la criminalité sexuelle, disent certains, tandis que d’autres soulignent qu’il n’y a priori pas plus de criminalité sexuelle dans les camps nudistes actuels. La chanson de Philippe Katherine montre bien l’effet pacificateur de la nudité par l’exposition de notre fragilité corporelle et dans l’impossibilité de dissimuler quoi que ce soit. Le fantasme se nourrit de la dissimulation, d’où une tendance à la baisse de la criminalité sexuelle dans cette hypothèse. Cela révèlerait « la vraie nature des gens », limiterait la dissimulation et donc une forme d’hypocrisie. Il faut se familiariser avec la nudité, sans pour autant s’affranchir des codes sociaux de manière brutale. Certains seraient peut-être choqués au début mais finiraient par s’y habituer. Le porno est l’un des seuls lieux où l’on peut voir de la nudité car cette dissimulation engendre de la convoitise. Si l’on généralise la nudité, cette dimension de tabou disparaît. Mais trop de liberté tue-t-il la liberté ? Ne risque-t-on pas un « backslash » important ? A l’inverse, une certaine uniformité vestimentaire ne serait-elle pas porteuse d’un surcroît d’égalité, plus difficile à atteindre avec la nudité ? Mais ça ne
règle pas les problèmes, cela ne fait que les masquer et les laisser s’aggraver. Peut-on être « trop libre » ? Si c’est la violence, le port d’armes
généralisé comme aux USA, oui, à supposer qu’il s’agisse de liberté. Le code vestimentaire dépend beaucoup du pays où on habite, de la culture, etc. La pudeur est acquise, socialement déterminée, donc malléable. On choquerait les religieux, mais ne peut-on leur rétorquer que c’est Dieu qui a créé notre corps : pourquoi dès lors ne pas l’aicher ? Si au paradis on est nu, pourquoi pas sur Terre ? C’est à cause du péché originel… Nous sommes donc nés pécheurs, donc honteux de notre propre nudité selon la Bible. Mais faut-il adhérer à ces schémas ? Pourquoi alors les enfants se moquent-ils totalement d’être nus ? Car la honte de la nudité émerge avec la conscience. On reconnaît même des vêtements plus ou moins « pudiques » selon la culture. Les Massakos en Amazonie vivraient entièrement nus, même à l’âge adulte (Source : TF1 Info), en totale autarcie. Il est donc possible de vivre entièrement nu, mais c’est assez rare. Il y a presque toujours au moins un pagne. Peut-être y a-t-il une dimension hygiénique dans un minimum de vêtement, indépendamment de la protection contre le froid.