Faut-il un Etat palestinien ?
Oui, car il faut que les Palestiniens puissent vivre. Or, aujourd’hui, « ils se font génocider la gueule ». Mais s’agit-il d’un génocide au sens strict ? Israël bloque l’aide alimentaire, bombarde des civils et notamment des enfants, crée des colonies, exproprie les territoires, etc. Un génocide est une extermination de masse planifiée d’une population entière ou d’une large part de cette population. Peut-on parler de génocide dans les territoires occupés par Israël ? Il y aurait à ce jour 68000 morts, dont 18000 enfants et 170000 blessés dont 48000 enfants uniquement par les bombardements. Il faut ajouter à cela tous les morts sous les décombres, parfois estimés à plus de 100 000. Quantitativement, on peut estimer que c’est un génocide. Si on compare avec les autres génocides du XXème siècle, on a 1,2 à1,5 millions d’arméniens (500 000 survivants), 2/3 des juifs d’Europe et 40% de juifs du monde pendant la seconde guerre mondiale, et environ 800 000 de Tutsis (chiffres très variables selon les sources, incluant les Hutus hostiles au régime), soit assassinés par une partie des Hutus en trois mois, soit environ les deux tiers de la population. La proportion ne suffit pas à décider que c’est un génocide. Entre palestiniens et israéliens, tout n’a pas commencé le 7 octobre, loin de là. Il y avait une colonisation israélienne sur les territoires très ancienne, dès la création d’Israël, et des déplacements massifs de populations palestiniennes. Ce qui s’est passé ensuite est essentiellement le fait du gouvernement d’extrême-droite en Israël, mais il est assez largement soutenu par la population. De fait, le déséquilibre entre le nombre de morts palestiniens et le nombre de morts israélien est colossal. Quelles solutions ? Il faudrait essayer de faire de Jérusalem une sorte de ville neutre inter-religieuse, plutôt que la capitale d’un ou même deux Etats. Il faudrait un siège de l’ONU à Jérusalem. Il faudrait peut-être un Etat palestinien mais pas dirigé par un groupe terroriste, et qui soit mis en place sous contrôle international (ONU), avec installation d’ambassades. L’urgence est d’arrêter la colonisation israélienne. Mais faut-il évacuer les colonies israéliennes illégales en Palestine ? Oui, il faudrait qu’ils rentrent en Israël. Vu l’état de Gaza, il faudrait disperser les Palestiniens dans les pays arabes environnants, disent certains, d’autres étant en total désaccord car il n’est pas question de valider le fait colonial et l’expulsion par la force de toute une population. Les déplacer sans leur accord serait de la déportation, et de toute façon, la Palestine est leur territoire. C’est comme si on avait demandé aux français d’aller habiter ailleurs après l’invasion allemande ! Ne faudrait-il pas que la France attaque Israël pour l’obliger à se retirer des territoires illégalement occupés, proposent certains ? Cette hypothèse est majoritairement rejetée car on ne voit pas pourquoi la France devrait faire ça, car Israël a probablement la bombe atomique, et parce qu’elle est de toute façon sous protection américaine. Et qui ici est prêt à aller se faire tuer pour « libérer la Palestine » ? Ne faudrait-il pas un embargo économique strict contre Israël ? Ce qu’il faut, c’est un traité de paix efficace et durable. Dans ce traité, il faut un Etat palestinien souverain sous protectorat international le temps de tout reconstruire et notamment une armée nationale suffisamment puissante pour tenir tête à Israël si besoin. L’autre condition, c’est que cet Etat ne soit pas dirigé par un groupe terroriste. Mais peut-on empêcher qu’un peuple vote pour qui il veut, y compris le Hamas ? Cela dit, il y a peu de chances que les Palestiniens votent à nouveau pour le Hamas après ce qui s’est passé… On peut créer un protectorat le temps de restaurer les bases de la démocratie. Mais le raisonnement vaut pour la Syrie, l’Irak, etc. Faut-il donc recréer le système de protectorat qui prévalait avant la guerre et qui a conduit à tous ces conflits ? On peut le faire à titre temporaire, par exemple 10 à 12 ans. Il faut aussi faire revenir les exilés. Mais peut-être faut-il garder le mur entre les deux pays s’ils sont incapables de cohabiter… On pourrait revenir aux frontières de 1948, avant qu’Israël ne gagne des territoires. Cela va supposer des gros transferts de population, mais c’est bien ce qui s’est passé dans tous les processus de décolonisation (ex : les Français d’Algérie). Si Israël veut absolument s’agrandir, elle n’a qu’à « pousser verticalement » comme Dubaï, le Qatar, les Emirats, etc. ! Il y a un problème économique concernant cet Etat palestinien : quelles seraient ses ressources ? Il y aurait du pétrole et du gaz naturel, quelques ressources agricoles et quelques industries. Une fois la paix installée, on pourra réactiver le tourisme. Mais il y a problème d’accès à l’eau pour l’irrigation : il faut donc garantir l’accès à l’eau du Jourdain, et envisager des usines de désalisation solaire de l’eau de mer. Il faudra également lutter massivement contre la corruption au sein de l’actuelle « autorité palestinienne » et interdire les ingérences étrangères des pays limitrophes, bien qu’il faille les associer pourtant associer.