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Pour ou contre le service militaire obligatoire ?

Pour ou contre le service militaire obligatoire ?

Tout dépend des catégories auxquelles on va faire appel. Il faudrait privilégier des personnes jeunes et valides. Il faudrait que ce service soit volontaire. Le risque est de faire perdre un an d’études à toute une génération, ou alors accorder comme avant un report. Certains estiment que ça devrait être obligatoire car ça conduirait à ce que les gens « pensent autrement ». Mais pensent quoi, au juste ? « Qui a envie d’aller se faire tuer pour le gouvernement actuel ?! ». Quelle serait la cause pour laquelle on pourrait combattre ? La République ? La démocratie ? Et comment se fait la guerre moderne ? Tout se fait à coups de drones et d’IA.  On peut même imaginer une guerre entre robots ! Mais qui serait l’ennemi d’aujourd’hui ? Poutine aurait-il un quelconque intérêt à attaquer l’OTAN ? « La Russie ne craint pas l’Europe », répondent certains. Il y a une menace terroriste souvent intérieure (djihadisme, extrême-droite) contre laquelle l’armée est peu utile. Tous les gens aptes et volontaires constituent le vivier privilégié. Les inaptes involontaires doivent « servir à autre chose » (travail de bureau, soutien « à l’arrière »). Avons-nous besoin de faire appel à tout le monde, et avons-nous les moyens d’accueillir tout le monde dans un service militaire ? Il y a débat sur les catégories de jeunes auxquelles on ferait appel. Y a-t-il encore besoin de gens peu ou pas formés ? Le service militaire peut former de gens, mais en a-t-il les moyens à grande échelle ? Pour certains, le nucléaire nous protège, mais la Russie a aussi des armes nucléaires, et beaucoup plus que nous. Face à cela, avons-nous encore besoin de soldats ? L’armée professionnelle n’est-elle pas suffisante, et aussi la seule efficace ? « On pourrait régler le problème de la surpopulation mondiale par la guerre, et après, on aura un baby-boom ! ».  On ne peut pas obliger quelqu’un à aller se faire tuer ni à tuer. Les rumeurs actuelles de risque de guerre relèvent-elle d’une théorie du complot ? Rien de tel pour un apprenti dictateur que de déclencher une guerre pour se présenter comme « le père de la nation » et se maintenir au pouvoir… Il y aurait en France 320000 soldats (actifs et réservistes) : n’est-ce pas suffisant ? La Russie a mis trois ans à conquérir 15 à 18% du territoire ukrainien et y a perdu beaucoup d’hommes, d’argent et de matériel : serait-elle capable de conquérir l’Europe ? La vraie guerre aujourd’hui n’est-elle pas informationnelle ? Ne suffit-il pas d’acheter des médias ? Qui a aujourd’hui la capacité d’envahir l’Europe ?  On convient que le risque que les anciens pays colonisés par la France se coalisent pour attaquer la France est assez faible, même si les relations sont plus « fraîches » depuis quelques temps. Idem pour l’hypothèse que des extrémistes nationalistes arrivent au pouvoir dans des pays voisins et cherchent à reprendre des territoires historiquement perdus (Alsace-Lorraine, Savoie, etc.) est un peu plus vraisemblable à terme, même si la menace n’est vraiment pas imminente. Méloni, par exemple, n’a aucun intérêt à attaquer la France. Les économies, les cultures, les populations sont trop intriquées. On peut acter le fait qu’il n’est pas légitime de forcer les gens à aller se faire tuer. Une armée de conscription est inutile car trop chère et trop peu compétente, sauf à vouloir fabriquer « de la chair à canon ». On prête au service militaire une vertu de formation d’un certain « esprit de camaraderie » mais qui n’empêche pas le racisme, le harcèlement, etc. De plus, on peut le retrouver ailleurs : sport, culture, entraide, secourisme, solidarité, etc. Il s’agirait plutôt d’un service civique obligatoire construit sur la volonté d’aider plutôt que de tuer ! On peut préférer un peuple résistant plutôt qu’un groupe de militaires affecté à cette tâche (cf. Viêt-Nam, Algérie, etc.).  On n’est plus en 1940 : le risque d’une invasion massive par un pays voisin de la France est quasi-nul. On joue à se faire peur. Qui croit vraiment que l’Allemagne veut récupérer l’Alsace-Lorraine ?! Au pire, on peut avoir une campagne idéologique et informationnelle, pas militaire. Le coût est beaucoup trop élevé (destructions, coût financier, mise au ban des nations) et le bénéfice incertain.  Les dictateurs commencent toujours par une guerre idéologique qui consiste à s’appuyer du des populations locales sympathisantes (ex : les russophones du Donbass, etc.). Or, ce seuil n’est pas encore franchi dans l’essentiel de l’Europe. Plutôt qu’un service militaire obligatoire, on peut garder le principe d’une armée de métier mais entourée et soutenue par une population mobilisée dans ses compétences spécifiques.