Pourquoi est-il interdit de vendre des gens ?
Y a-t-il encore vraiment débat là-dessus aujourd’hui ? Si on est riche, il peut être bien agréable d’acheter quelqu’un qui fasse tout à notre place ! Être soumis à une dictature, est-ce en être esclave ? Sommes-nous esclaves de la société ? Acheter ou louer quelqu’un (à distinguer), est-ce forcément de l’esclavagisme ? L’esclavage implique une absence de rémunération. On peut acheter un service, pas la personne qui le rend. Au Japon, on peut louer les services d’un accompagnateur ou d’une accompagnatrice, mais ce n’est pas pour autant une appropriation. Un enfant n’est pas la propriété des parents. Il est reconnu comme une personne. Sa dépendance financière à leur égard n’en fait pas un esclave. On contraint l’esclave à faires choses dégradantes contre son gré. Est-on esclave lorsqu’on arrive au lycée ? La question à elle seule montre qu’il faut revenir au sens originel du mot « esclave » … L’école permet l’émancipation, tout le contraire de l’esclavage. Il existe des systèmes de domination qui ne sont pas de l’esclavage mais s’en approchent parfois. Entre le pauvre et le riche, on n’en est pas très loin… Le poids de l’argent est déterminant. Pourquoi la satisfaction des besoins primaires est-elle payante ? C’est le capitalisme ! Si ce n’était pas le cas, nous n’irions pas travailler ! Pourquoi courir après un ballon rapporte-t-il infiniment plus d’argent qu’un vrai travail ? Il a une fonction sociale : on a besoin de divertissement. Mais si on se réfère à la pyramide de Maslow, le foot est loin d’être un besoin essentiel… La notoriété engendre des produits dérivés qui justifient une rémunération très élevée. Mais ne faudrait-il pas mieux rémunérer ceux qui satisfont nos besoins les plus essentiels ? Avons-nous réellement besoin de distraction ? Pourquoi M’Bappé est-il 100 fois plus rémunéré qu’un urgentiste ? Il n’y a qu’un M’Bappé, qui nous représente à l’étranger, et il rapporte beaucoup plus d’argent ! Qu’un médecin sauve une vie « ne me touche pas personnellement (sauf si c’est moi ou un proche) », alors qu’un footballeur est mondialement connu et concerne tout le monde. Sauver des vies « ne rapporte pas d’argent » (point contesté : la personne sauvée est un travailleur qui produira de la richesse). Il est normal que le footballeur récupère une partie de la richesse qu’il a générée. Mais les médecins rendent la vie possible, donc la production : leur rôle même économique est infiniment plus important. Pour autant, faut-il tout interpréter à travers le prisme de l’argent et de la rentabilité économique ? Et n’est-ce pas la société qui engendre de tels écarts qu’il faudrait interroger ? Certains estiment que ça fait partie de l’auto-régulation du marché. Mais le marché est-il capable de s’auto-réguler ? Il faut une régulation extériere (politique, juridique, morale) car à ce train-là, quelqu’un pourrait vendre la bouteille d’eau à 1000 euros ! Dans une médecine ultra-libérale à l’américaine le médecin gagne bien davantage qu’en France, et serait ainsi davantage reconnu à sa « juste valeur », mais c’est aux dépens des patients (pas de Sécu comme en France).
On ne peut moralement vendre des gens car cela viole la règle d’or : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. De plus, il y a une augmentation de l’empathie (plus d’exécution en place publique comme avant). L’abolition de l’esclavage est le résultat d’un long processus historique. Elle s’est faite au nom de la dignité humaine. Mais qu’entend-on par exactement par « dignité humaine » ? Pourquoi interdire le lancer de nain et pas le porno ou la prostitution ? Cela ne répond pas aux mêmes besoins ! La question du consentement est centrale, mais elle ne suffit pas. On ne dispose pas entièrement de notre propre corps. Mais de quel droit nous en empêcher ?