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Le bilan du communisme est-il « globalement positif » ou « globalement négatif » ?

Le bilan du communisme est-il « globalement positif » ou « globalement négatif » ?

« Le communisme, c’est plusieurs millions de morts », mais le capitalisme c’est encore plus ! ». « La dictature, c’est pas ouf ! ». « Si les prisonniers politiques étaient tous nazis, n’est-ce pas un peu mérité ? » Les opposants politiques étaient réprimés. 18 millions de personnes seraient passées par le goulag sous Staline. Certains avancent le chiffre de 5 à 10% de morts. 20% seraient un maximum, avec 25% pour certains camps pour la période 1930-1953. Mais le communisme ne nait pas en 1930… Il faut s’entendre sur « globalement positif ». C’est relatif, et de ce point de vue, le colonialisme et l’esclavage déployés par le capitalisme ne sont pas meilleurs. Mais que fait-on rentrer dans le calcul ? Stéphane Courtois (historien) compte les soldats américains morts au Viêt-Nam ! Mais faut-il confondre communisme et stalinisme ? « Le communisme consiste en prendre l’argent des riches, puis le redistribuer à tout le monde, ceux qui veulent travailler travaillent et ceux qui ne veulent pas, on les met en prison et on les tue. » Le PCRF est aujourd’hui le dernier en France à défendre le communisme historique, c’est-à-dire stalinien. On peut reprendre le débat entre le « socialisme dans un seul pays » et l’internationalisme. De fait, Staline a effectivement fait faire de gros progrès à l’industrialisation… comme Hitler !) et a largement contribué à écraser le nazisme. Le pacte germano-soviétique est encore aujourd’hui présenté comme une stratégie pour gagner du temps. Mais il comportait des clauses d’aides économiques, et même d’aide à l’effort de guerre ! On peut reconnaître aux États communistes le fait que les Etats-providence capitalistes se ont développés par peur du « communisme » : c’est une conséquence positive. Mais rien ne justifie l’autoritarisme et la privation de liberté. Il existe pourtant une « ostagie » importante chez la population notamment la plus âgée en Russie car l’URSS correspondait à un certain confort matériel, quitte à le payer du pris de la liberté politique. L’URSS devait bien avoir quelques avantages ! Le niveau d’éducation et de santé était très élevé (idem dans d’autres pays comme Cuba) par rapport à bien des pays capitalistes pauvres ou des quartiers pauvres des villes capitalistes. Le communisme « en soi » fait l’objet d’une forte adhésion populaire dans bien des pays et à bien des époques : il y a bien une raison. Le communisme militant dans les pays capitalistes a apporté beaucoup d’avancées démocratiques et sociales. Beaucoup d’avancées sociétales (IVG, tolérance à l’homosexualité…) ont émergé après la Révolution russe mais ont été balayées par Staline. Sans parler de la forte dose d’antisémitisme qu’il a apporté ou exploité au maximum…  Le bilan est donc contrasté, voire contradictoire. Sur le principe, faut-il « prendre aux riches pour donner aux pauvres « (sachant que ce n’est pas du communisme) ? Les riches le sont très souvent par héritage : leur « mérite » supposé est assez lointain. S’il n’y avait pas de lois les y obligeant, il n’y aurait pas de redistribution, or il faut une redistribution. Ceux qui touchent 4000 net sont « riches » ou disons « aisés ». Est-ce eux qu’il faut taxer ? La question est aussi « pour quoi faire ? » : il ne s’agit pas de taxer pour taxer. Un Etat démocratique doit avoir des prélèvements pour les écoles, l’hôpital, etc. bref, des services qui profitent à tous, dont eux. On ne fait que redistribuer ce qui a été produit par les travailleurs ! Mais n’y a-t-il pas un risque de fuite des capitaux ? On peut instaurer une « exit tax » : ils sont électeurs, ils se font soigner dans le pays, etc., il est donc légitime qu’ils participent à l’effort collectif à mesure de leur capacité à le faire. Le communisme reste, quoi qu’on en pense, reste une question d’actualité !